Le marché du crowdfunding immobilier n’a jamais été aussi florissant. C’est ce que révèle l’enquête exhaustive réalisée récemment. Plus de 1 000 projets ont été soutenus et les fonds récoltés ont frôlé allègrement la barre de 1 milliard d’euros en 2020, contre à peine 500 millions d’euros l’année précédente. Preuve que le marché de la pierre se porte bien, malgré des retards de paiement. Éclairage.
Qu’est-ce qu’un crowdfunding immobilier ?
Par définition, le crowdfunding immobilier est une campagne de levée de fonds auprès des particuliers pour soutenir un programme immobilier. On parle également de financement participatif ou prêt participatif immobilier. Les types de projets sont très divers : acquisition d’hôtels de luxe, de restaurants ou de meublés de tourisme, achat et revente de biens remis à neuf, construction de lotissements urbains ou d’immobiliers d’entreprise, etc. Une plateforme en ligne met en relation les porteurs de capitaux et les porteurs de projet.
Un marché en plein boom
Le nombre d’adeptes ne cesse visiblement de grandir. Selon les chiffres d’un baromètre du secteur du financement participatif immobilier, le volume de la collecte a bondi significativement de 80 %, passant de 500 millions d’euros en 2020 à 950 millions d’euros en 2021.
D’où vient cet engouement ? Le marché de la pierre résiste à la crise de la pandémie. C’est un fait établi. On note l’implication de professionnels de l’immobilier qui recourent au crowdfunding pour compléter les prêts bancaires avec les prêts des particuliers. Cela confère une crédibilité à cette forme d’investissement novatrice.
Un taux de rentabilité avantageux
Les plateformes de crowdfunding immobilier appâtent les investisseurs par leur promesse de rendement alléchante. Le gain net avant impôt varie en moyenne entre 8 % et 12 %. On fait état de 9,2 % de rendement pour les projets lancés en 2021. Le placement sera ainsi récupéré au bout de 15 ans, car le fisc prélève également une redevance. D’ailleurs, le régime fiscal du crowdfunding est totalement transparent.
Le taux de prélèvement est fixé à 30 %. L’épargnant gagnerait plus en souscrivant un financement participatif qu’en montant une Société civile de placement immobilière (SCPI). C’est un moyen rapide, facile et moins risqué pour fructifier son épargne. Bien sûr, on peut se lancer dans les cryptomonnaies ou le trading pour espérer mieux, mais les bénéfices sont plus incertains.
Des défauts de paiement
Malgré ces avantages, l’enquête pointe du doigt les retards de remboursement de certains projets. L’entreprise s’engage à faire des versements annuels aux souscripteurs en respectant le planning d’échéance fixé. Le retard ne prend pas en compte les imprévus minimes comme les aléas climatiques, les délais d’attente des permis de construire ou les chantiers ayant duré quelques semaines de plus…
Compte tenu de ces imprévus, la loi accorde une prolongation supplémentaire de 180 jours. Plus de 1 projet en cours sur 10 accuse des retards inquiétants, d’après l’enquête. Pour la majorité de ces projets, les débiteurs continuent d’honorer leurs paiements malgré un recul de quelques mois. Mais on enregistre une vingtaine de projets en suspens depuis trois ans et plus. Des pertes de placement sont à craindre pour ces derniers.
Même si le taux de défaut reste négligeable par rapport aux projets à succès, cette expérience montre que le crowdfunding immobilier reste un placement qui présente des risques. Les épargnants sont invités à n’investir que ce qu’ils acceptent de perdre et de diversifier leurs portefeuilles d’investissement par prudence. Il ne faut pas tout miser dans la pierre.